dimanche 13 mai 2012

Symboles religieux: Le scieur de croix obtient le sursis – Suisse – lematin.ch

Symboles religieux: Le scieur de croix obtient le sursis – Suisse – lematin.ch
Le guide de montagne ayant vandalisé trois croix érigées sur des sommets des Préalpes fribourgeoises a écopé mercredi à Bulle (FR) de 90 jours-amende avec sursis pendant trois ans.Le guide de montagne est bien décidé à ne pas récidiver. Aussi bien en audience qu'à l'issue de la lecture du jugement, il a déclaré qu'il avait atteint son but qui consistait à provoquer un débat sur la question. «J'ai passé à autre chose», mais il n'a pas précisé quoi.
Devant la presse, il a dit ne pas avoir de regrets. Son défenseur Me Jean Lob, qui a plaidé l'acquittement, envisage de déposer recours contre le jugement. Pour mémoire, le guide de montagne s'en est pris à ces trois croix entre octobre 2009 et le printemps 2010. Identifié en mars 2010, il a reconnu les faits au cours de trois audiences successives en mars, avril et juin 2010.
Selon lui, son objectif était de lancer le débat sur la présence de ces croix sur les sommets des montagnes. A son avis, l'Eglise n'a pas à imposer ses objets de culte. La montagne doit rester un espace de liberté partagé entre tous.
Motivation jugée pas crédible
Sa motivation n'a pas convaincu le Ministère public. Pour le procureur général Fabien Gasser, ces actes étaient «imbéciles et gratuits». Le guide s'est retrouvé seul après une séparation: «il a cherché et trouvé quelque chose pour détourner son ressentiment».
Le guide semble avoir vécu plusieurs déboires. Après un accident de montagne en août dernier, il s'est retrouvé à 50 % à l'assurance. Il habite actuellement sur un bateau, après avoir vendu son chalet.
En motivant brièvement son jugement, le juge de police de la Gruyère Philippe Vallet a largement suivi le Ministère public et douté de la motivation du guide, qu'il n'a pas trouvé crédible. Un article de presse paru peu après la découverte de la première croix vandalisée a fait état de l'émotion que cet acte a provoquée. Mais cette situation n'a pas empêché l'homme de récidiver par deux fois.
«Il n'a pas revendiqué ses gestes» et il n'a présenté une motivation que lorsqu'il a été attrapé, a encore dit Philippe Vallet. Si le débat lui importait tellement, il n'aurait pas passé aussi rapidement à autre chose, selon lui. Les croix vandalisées ont été remises en état depuis. La Jeunesse d'Estavannens a reconstruit la croix des Merlas. Les jeunes de la section gruérienne du Club alpin suisse se sont chargés de réparer celle du Vanil-Noir. Pour la 3e croix, seule la boîte à messages avait été arrachée.
Plaintes retirées ou irrecevables
Dans un premier temps, l'homme devait aussi répondre de dommages à la propriété. Deux plaignants - le conseil de paroisse de Broc et la société de jeunesse d'Estavannens - ont été écartés de la procédure car ils n'étaient pas effectivement propriétaires des croix.
Pro Natura était elle bien propriétaire de la croix du Vanil- Noir, mais a préféré retirer sa plainte suite à un arrangement extra- judiciaire avec le guide de montagne. Le prévenu a dédommagé l'organisation environnementale à raison d'un peu plus de 1000 francs.

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