vendredi 2 mars 2012

La visite de Tariq Ramadan en Tunisie: une mission inaccomplie!

La visite de Tariq Ramadan en Tunisie: une mission inaccomplie! - Africatime
(Kapitalis 01/03/2012)

A la «cohabitation» entre islamistes et les laïcs tunisiens, Tariq Ramadan n’avait visiblement aucune solution, aucune proposition, aucune parole vive. Il s’est contenté de multiplier les leçons de savoir-vivre ensemble.

La visite de Tariq Ramadan, le week-end dernier, a drainé un large public et suscité une polémique qui a été amplement commentée par le conférencier lui-même. Dans ses deux rencontres, il a relevé plus d’une fois, et avec un embarras manifeste, la «violence» qui régnait dans l’assistance composée pourtant d’auditeurs triés sur le volet. Avant d’entamer son discours à la Kobba, il recommande au public de respecter l’avis du Pr Mohamed Talbi qui a été hué (pour avoir rangé ses livres dans la continuité du courant salafiste wahhabite). La recommandation est en fait une autoprotection. Lui aussi a été l’objet de critiques acides, et témoin d’invectives crues. Les hurlements qui ont ponctué l’intervention d’Abou Yaâreb El Marzouki (à Beït al-Hikma) auraient pu déboucher sur un affrontement plus aigu si ce dernier ne s’était pas retiré précocement… (pour d’autres engagements!)

La difficile «cohabitation» entre islamistes et les laïcs tunisiens

Tariq Ramadan, qui est venu présenter son livre, a vu que la «division» des Tunisiens est bien réelle, et que la «cohabitation entre islamistes et laïcs» (titre de la table-ronde à Beït al-Hikma) n’est pas un simple thème philosophico-politico-culturel qu’il peut débattre comme il le fait avec brio dans ses livres ou sur les plateaux des chaînes européennes.

La «gêne», qui se lisait dans son regard, sa posture et le grain de sa voix, est celle du penseur qui assiste à la rude mise en épreuve de son système de représentation. A la «cohabitation» entre islamistes et les laïcs tunisiens, Tariq Ramadan n’avait visiblement aucune solution, aucune proposition, aucune parole vive. Aussi s’est-il contenté de multiplier les conseils, les ordres, les leçons de savoir-vivre ensemble: «il faut dialoguer»; «vous devez respecter la différence»; «la Tunisie doit réussir»…

La violence dont Tariq Ramadan glose dans discours tout aussi violent révèle l’écart entre ses idées et la réalité, et également les limites de sa rhétorique, dans son fond et sa forme.
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