mercredi 15 février 2012

L'Eglise catholique américaine part en guerre contre Obama | Atlantico

L'Eglise catholique américaine part en guerre contre Obama | Atlantico

Le projet du Président américain sur la couverture médicale des employés des institutions non religieuses des Églises qui devra obligatoirement comprendre la contraception a déclenché une opposition virulente des évêques catholiques américains.

Affrontement sans précédent dans l'histoire des États-Unis : l’Église catholique se lance dans une offensive anti-Obama à cause d'un nouveau règlement du Department of Health and Human services (équivalent de notre ministère de la Santé) qui oblige toutes les institutions non religieuses des Églises, comme les hôpitaux, écoles, et universités à fournir, à leurs employés, une assurance santé qui inclut contraception (avec pilule du lendemain), stérilisation, et médicaments que l’Église considère comme abortifs.
Obama veut simplement mettre en place l'accès à la contraception pour tous et explique qu'il ne changera pas d'avis comme il l'a signalé le 20 janvier. Pour l’Église, c'est une déclaration de guerre aux 67 millions de catholiques américains, même si le gouvernement ne force pas les employés à utiliser ces services. Mais Obama force les institutions catholiques à payer pour ces services. Cela concerne 65 000 professeurs dans plus de 230 universités et collèges catholiques.  Il n'existe tout simplement pas d'exemple dans l'histoire américaine où la quasi totalité des évêques catholiques américains et les prêtres se sont unis pour prendre la parole contre un Président en exercice en promettant la désobéissance civilenote Business Insider
Au XIXème siècle, il y a eu des affrontements concernant les droits des catholiques, pour la plupart liés à l'éducation. L'évêque John Hughes qui a dirigé le diocèse de New York de 1842 à 1864 s'est prononcé farouchement contre l'utilisation pour les étudiants catholiques des écoles publiques de la Bible King James (traduction de la bible réalisée sous le règne de Jacques Ier d'Angleterre), et a promis de travailler à la conversion de tous les Américains. Le candidat républicain aux présidentielles 1884, James G. Blaine proposait l'interdiction de fonds publics pour aider les «écoles confessionnelles» - en fait les écoles catholiques - à une époque où les écoles publiques n'enseignaient aux étudiants que le protestantisme. Il a perdu.
Ce ne furent que des tensions locales. Aujourd'hui, c'est un combat national qui s'engage contre cette nouvelle réglementation qui est entrée en vigueur le 20 janvier souligne le Washington Post en indiquant que des prêtres aux quatre coins du pays du Maine à l'Arizona, en passant par la Louisiane, ont lu à leurs fidèles des lettres de leurs évêques les incitant à refuser d'appliquer ce règlement.
L'archevêque de New York, Timothy Dolan, président de l'U.S. Conference of Catholic Bishops, se sent personnellement trahi car il avait été reçu par Obama en personne à la Maison blanche au cours d'une réunion que Dolan avait qualifié de très amicale. Mais cet optimisme est retombé lorsqu'Obama l'a appelé pour lui dire qu'il n'y aurait pas d'exception.
Dans une tribune, Dolan qualifie la décision d'Obama de "un-American" (soit "pas américaine"). Pour lui "la grossesse n'est pas une maladie", comme il le dit dans le Wall Street Journal. Mais, tout cela a été vain. La seule chose que l’Église a obtenu c'est un délai supplémentaire d'un an avant l'application de la décision note le quotidien national USA Today.
Pour sœur Mary Ann Walsh, porte parole de la conférence des évêques américains pour qui la lutte contre la contraception est une priorité : "Le gouvernement intervient dans la vie de l'église". Pour l'archevêque de la Nouvelle Orléans, Gregory Aimond dont la lettre a été lue dans les 108 paroisses "cette réglementation est un exemple d'une violation de nos droits par le gouvernement".
 

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