mercredi 11 janvier 2012

Leçon de laïcité - MediaPart

Leçon de laïcité - MediaPart

« Le problème de la laïcité en France, c'est qu'elle est devenue une véritable "religion", plus extrémiste et intégriste que toutes les autres. Il ne s'agit plus d'une séparation du pouvoir et du religieux mais de brimer toute manifestation religieuse, l'Islam étant visé en premier. »

"  Commentaire d’Hortus sur ce billet de Jean Baubérot et ici ou encore .
 
"La France n'est pas schismatique, elle est révolutionnaire"  écrivait Jaurès le 21 avril 1905.
En effet aujourd’hui, en France, depuis 1905 on peut ne croire à rien, ou croire autrement, ça n'est plus un crime. Les croyances catholiques sont devenues une affaire privée comme tant d'autres…  
Aujourd'hui, grâce à la République laïque, Mahomet, Bouddha, Jésus, Moïse, Raël, Ron Hubbard, Gilbert Bourdin, Père Noël, etc... peuvent cohabiter, tant mieux  pour les amateurs de croyances. 

Aussi quand les croyants affirment publiquement leurs certitudes, ils doivent savoir qu’ils prennent le risque d’être contestés. 
La laïcité en France est l'héritage d'une très longue lutte d'émancipation des esprits contre l'église catholique qui avait un pouvoir considérable. Les autres religions étaient d'ailleurs aussi des victimes de ce pouvoir clérical.
Il est injuste, voire malhonnête de reprocher aux défenseurs de la laïcité d'être "islamophobes", "christianophobes", etc…. Toutes les croyances sont protégées en France grâce aux combats des anticléricaux athées qui ont voulu cette loi. Parlons d’histoire.
Pourquoi la loi de 1905 a été votée, dans quelles circonstances, et quelles sont ses sources.
- La loi de 1905 était-elle nécessaire ? Pour le député du Nord Jean Plichon:
 "L'Eglise (est) garrottée dans l'Etat tyrannique" 21 mars 1905.Pour d’autres la Loi de 1905, c’est une victoire importante contre l'hégémonie catholique qui n'avait pas renoncé depuis 1789 à être la religion de l'état français.

Rappelons brièvement l'histoire intolérante et féroce de 15 siècles d’une dictature chrétienne qui s’appellera Catholique.
Depuis le Concile œcuménique de Constantinople (381) le christianisme est devenu particulièrement intolérant et criminel vis-à-vis des autres croyances.
Aussi de 381 à 1789 on est facilement découpé ou brûlé vif quand on refuse d’obéir aux croyances des petits soldats du bon Dieu.
L’une des dernières victimes, peu avant la Révolution :
Le 1er juillet 1766, Le Chevalier de La Barre fut torturé et décapité pour "ne pas avoir salué une procession". Il avait 19 ans et son corps fut jeté ensuite aux flammes avec un exemplaire du Dictionnaire Philosophique de Voltaire. Il a fallu attendre le 15 novembre 1794 pour qu’il soit réhabilité. Merci à la Convention révolutionnaire du 25 Brumaire AN II.

Puis entre la chute de Robespierre et les lois "laïques" de Jules Ferry, presqu’un siècle de réaction catholique. Rappelons l’intervention de Victor Hugo en 1850 contre la loi Falloux.
Le comte Alfred de Falloux plaçait les écoles primaires sous la surveillance de l'Eglise catholique, et dispensait les membres du clergé d'une qualification pour enseigner ; une simple lettre d'obédience leur suffisait.
Victor Hugo : "Ah ! nous vous connaissons ! nous connaissons le parti clérical. C'est un vieux parti qui a des états de services. (On rit.) C'est lui qui monte la garde à la porte de l'orthodoxie. (On rit.) C'est lui qui a trouvé pour la vérité ces deux étais merveilleux, l'ignorance et l'erreur. C'est lui qui fait défense à la science et au génie d'aller au-delà du missel et qui veut cloîtrer la pensée dans le dogme. Tous les pas qu'a faits l'intelligence de l'Europe, elle les a faits malgré lui. Son histoire est écrite dans l'histoire du progrès humain, mais elle est écrite au verso. (Sensation.) Il s'est opposé à tout. (On rit.) "
... C'est votre habitude. Quand vous forgez une chaîne, vous dites : Voici une liberté ! quand vous faites une proscription, vous criez : Voilà une amnistie ! (Nouveaux applaudissements.) 

La loi de 1905 mettra un terme en France à 15 siècles de persécutions religieuses.  "

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